Archives de catégorie : Donnée Start-up

Enfin, une explosion de nouveaux projets d’entrée en bourse dans l’IT

Au cours des dernières années, il y avait eu des projets réguliers d’entrée en bourse dans le domaine de la biotechnologie, mais les startup IT semblaient attendre. Puis Dropbox et Spotify l’ont fait avec succès. Cela a probablement donné confiance aux «licornes» et beaucoup ont récemment déposé leur S-1, comme Smartsheet, DocuSign, Zuora. Carbon Black est le dernier en date avec une histoire intéressante. Voici son document S-1 et plus bas sa table de capitalisation.

Carbon Black a été fondée en 2002, a levé près de 200 millions de dollars depuis sa création (sans compter l’argent levé par 4 startups acquises: Confer Technologies, Objective Logistics & VisiTrend). Elle a une liste royale de VsC, comme Kleiner Perkins, Sequoia, Highland, Atlas ou des fonds moins connus tels que .406 ou Accomplice. Je ne sais pas qui étaient les fondateurs, mais j’ai trouvé le nom de Todd Brennan qui est parti en 2008. Qui d’autre, aidez-moi! Enfin, la société est basée près de Boston, pas dans la Silicon Valley … Ceci est juste la dernière de mes compilations, que vous pouvez trouver dans un post précédent Startups et Actionnariat.

Sensirion prépare son introduction en bourse

Sensirion annonce enfin son introduction en bourse, son IPO. La spin-off d’ETH Zurich a été fondée en 1998 et beaucoup attendaient un tel événement d’une très belle entreprise mais assez discrète. Sensirion a révélé quelques chiffres et j’ai suivi le développement de l’entreprise grâce à certaines données du registre du commerce de Zurich. Comme d’habitude, voici ma conjecture sur la table de capitalisation. Et j’ai hâte de la comparer avec les données du prospectus de l’IPO quand il sera publié …


Felix Mayer and Moritz Lechner, co-founders of Sensirion
Felix Mayer et Moritz Lechner, co-fondateurs de Sensirion

Encore une fois, il y a pas mal d’hypothèses. Comme vous pouvez le voir, les premiers tours de financement ne me sont pas connus. Je ne suis pas sûr du nombre d’actions que possèdent les fondateurs, le principal investisseur et les employés et je ne sais pas non plus à quel prix l’entreprise sera cotée. J’ai basé mes chiffres sur environ deux fois les ventes de l’entreprise en 2017 … L’entreprise affirme que Knoch a 55% de la société, les fondateurs 14% et les employés 8,5%. Ça ne semble pas trop éloigné de mon tableau …

Le prospectus de Sensirion n’est pas public et est confidentiel, donc je ne peux pas publier plus que ce que j’ai ici. Je ne peux qu’écrire que je n’étais pas trop loin de la vérité malgré quelques divergences…

Et maintenant Spotify

Quelques jours après la publication du S-1 de Dropbox, voici Spotify. Leur F-1 peut être trouvé ici. Les données du document ne sont pas assez complètes pour moi, beaucoup de tours de financement ne sont pas décrits mais le registre luxembourgeois du commerce aide aussi.


Les fondateurs de Spotify Martin Lorentzon et Daniel Ek

Tout comme pour Dropbox, il s’agit d’un dépôt uniquement, de sorte que le prix par action est provisoire et que la valorisation n’est pas encore fixée. Le prix par action pourrait aller de 20 à 100 euros …

DropBox prépare son entrée en bourse

Je viens de lire la nouvelle et comme cela était attendu depuis longtemps, voici comment j’ai compris la structure de capitalisation de DropBox d’après son S-1 filing.

Une note supplémentaire, les deux co-fondateurs, Andrew and Arash, avaient 23 et 21 ans au moment de la fondation.

Drew Houston et Arash Ferdowsi, fondateurs de Dropbox.

Le prix par action à l’IPO est spéculatif, il pourrait aller de $10 à $50, voire plus…

Rémunération du risque – Un guide sur les stock options par Index Ventures

J’ai récemment lu un article mentionnant un nouveau rapport d’Index Ventures:Rémunération du risque : la France s’en sort bien ! et quelques jours plus tard, un de mes étudiants a mentionné une nouvelle application créée par Index pour aider les entrepreneurs à attribuer des stock options : Index Ventures Option Plan bêta. Merci Javier! J’ai regardé, twitté à ce sujet et j’ai pensé que ça valait la peine d’un article de blog …

Je vous conseille de lire le rapport complet (143 pages) – lien ici. On y trouve d’excellentes informations au niveau macro (politiques nationales) et micro (niveau de la startup). Il y a des différences mineures avec mes analyses passées telles que Equity in Startups publié en septembre 2017 ou mon cours récurrent sur Equity Split in Startups que vous pouvez trouver ici:

Ce qui est particulièrement intéressant, je crois, c’est leur synthèse:

1 Les salariés européens possèdent moins des entreprises pour lesquelles ils travaillent que les salariés américains. Pour les startups en phase de démarrage, ils en possèdent environ 10%, contre 20% aux États-Unis.

2 Les niveaux d’actionnariat varient beaucoup plus en Europe qu’aux États-Unis. En Europe, l’actionnariat salarié dans les startups en phase finale varie de 4% à 20%. Aux États-Unis, la propriété est plus constante, la répartition des options étant dictée par les forces du marché.

3 L’actionnariat salarié est corrélé au degré de technicité d’une startup. Une startup dans le doamiane de l’intelligence artificielle (IA) ou du logiciel professionnel nécessite plus de savoir-faire technique qu’une startup dans le domaine du commerce électronique. Ces employés sont plus susceptibles de demander des stock options.

4 Les détails de la politique de stock options des startups varient entre les États-Unis et l’Europe. Par exemple, les dispositions pour les départs, et l’acquisition accélérée suite à un changement de contrôle.

5 En Europe, les stock-options sont biaisées par les dirigeants. Les deux tiers des options sont attribuées à des membres de la direction et un tiers aux autres employés. Aux États-Unis, c’est l’inverse.

6 Les salariés européens ne pensent toujours aux stock options dans la plupart des cas. Les employés américains qui rejoignent une start-up technologique comptant moins de 100 employés s’attendent généralement à des stock-options immédiatement. C’est beaucoup moins vrai en Europe, bien que les attentes augmentent régulièrement.

7 Les détenteurs d’options européennes sont souvent désavantagés. Dans une grande partie de l’Europe, les employés paieront un prix d’exercice élevé, et ils seront lourdement taxés à l’exercice et à la vente. Les démissionaires n’obtiennent souvent rien.

8 La politique nationale varie considérablement en Europe, le Royaume-Uni étant le plus favorable à l’actionnariat salarié. Les réglementations et les cadres fiscaux sont radicalement différents en Europe. Le système EMI du Royaume-Uni est le plus favorable, meilleur que ce qui est disponible aux États-Unis, et la France est également bien organisée. D’autres pays, dont l’Allemagne, sont à la traîne à notre avis.

Est-ce que les fondateurs de start-up font de meilleurs capital-risqueurs? (la suite)

Hier, dans Est-ce que les fondateurs de start-up font de meilleurs capital-risqueurs? J’ai mentionné l’analyse de CB Insights sur le background des meilleurs VCs, et j’ai exprimé mes doutes quant à la comparaison entre fondateurs et non-fondateurs. J’ai donc utilisé la liste Top100 et j’ai eu un regard différent: qu’en est-il de l’arrière-plan en high-tech ou pas? Voici quelques graphiques. Analyse très rapide, ne le prenez pas comme une analyse scientifique. Encore que…

D’abord une remarque. Cette liste est un peu étrange et les auteurs le savent sûrement mieux que moi, mais je ne suis sûr que cette liste ne soit pas très subjective… Maintenant, il semble que les fondateurs n’aient jamais été majoritaires et les VCs sans expérience high-tech toujours majoritaires. Maintenant, ce qui est curieux, c’est que ces VC sont plutôt jeunes et qu’une grande majorité d’entre eux ont été dans cette activité depuis moins de 20 ans … intéressant. Quels auraient été les résultats pour les VC actifs dans les années 70 et 80? Je ne sais pas…

Aussi, le changement des 15 dernières années n’est pas le ratio de ceux avec un parcours technologique, mais ceux qui sont fondateurs ont augmenté et ceux qui n’ont pas de parcours high-tech ont diminué …

Le top 10 des (anciennes) startup des États-Unis et d’Europe

Depuis que j’ai publié mon livre en 2007, j’ai régulièrement fait l’exercice de comparer les plus grandes (anciennes) startup américaines et leurs homologues européennes. Vous pouvez regarder mes données en 2016 dans Les plus grandes (anciennes) start-up des USA et d’Europe. Voici mes listes mises à jour:

Les choses n’ont pas beaucoup changé. Yahoo en est sortie. Rovio est fait son apparition…

Rovio (Angry Birds) s’en va en bourse

Rovio, la start-up finlandaise créatrice du célébrissime Angry Birds va-t-elle s’envoler à la bourse d’Helsinki la semaine prochaine? Apparemment, ce devrait être un succès car l’offre est sursouscrite et vient d’être fermée malgré les récents défis de la start-up, comme le montre la figure suivante.

Je ne vais pas commenter plus, mais simplement ajouter ma table de capitalisation habituelle.

Startups et Actionnariat

Voici le troisième rapport que je publie cet été sur les startups. Après les startups de EPFL et Stanford et les Startups, voici (je l’espère) une analyse intéressante sur la répartition des actions dans 400 startups, intitulé Equity in Startups (pdf en anglais). Voici la traduction du résumé du rapport en 4ème de couverture: les startups sont devenues en moins de 50 ans une composante majeure de l’innovation et de la croissance économique. Une caractéristique importante du phénomène a été la richesse créée pour les actionnaires des startups en incluant toutes les parties prenantes. Ceux-ci incluent les fondateurs, les investisseurs, mais aussi les employés grâce au mécanisme de stock-option et les universités par le biais de licences de propriété intellectuelle. Dans le groupe des employés, l’attribution d’actions à des managers importants comme le CEO, les vice-présidents et les autres dirigeants et les membres indépendants du conseil d’administration est également analysée. Ce rapport analyse la répartition de l’equity dans plus de 400 startups, dont la plupart étaient allées en bourse. L’auteur a l’ambition d’informer un public général sur les meilleures pratiques en matière de répartition de l’equity, en particulier à Silicon Valley, le coeur de l’innovation par les startups.

Je vous laisse découvrir ce rapport assez court qui aurait pu être beaucoup plus long si j’avais décidé d’analyser les données en détail. Je vais juste ici donner les principaux résultats. Tout d’abord les données montre que les fondateurs ont environ 10% de leur entreprise lors de l’introduction en bourse (ou d’une sortie), , tandis que les investisseurs en détiennent 50% et les employés 20%. Les 20% restants vont au grand public lors de l’introduction en bourse. Bien sûr, c’est un peu trop simpliste. Par exemple, les fondateurs gardent davantage dans les startup du domaine du logiciel et de l’Internet et moins dans la Biotech et la Medtech. Il pourrait y avoir beaucoup plus à dire, mais je laisse le lecteur se concentrer sur ce qui peut l’intéresser.
D’autres points intéressants sont les suivants:
– L’âge moyen des fondateurs est de 38 ans mais plus élevé en Biotech et Medtech et plus bas dans le logiciel et l’Internet.
– Il faut en moyenne 8 ans pour aller en bourse après avoir levé 138 millions de dollars de capital-risque, dont un premier tour de 8 millions de dollars.
– En moyenne encore, les entreprises ont environ 110 millions de dollars de ventes et sont légèrement rentables, avec 500 employés lors de l’introduction en bourse. Mais là encore, il existe des différences entre logiciels et Internet qui ont plus de ventes et d’employés et des profits alors que en Biotech et Medtech, les revenus et les effectifs sont beaucoup plus faibles et les bénéfices sont négatifs.
– Le PDG détient environ 3% de la startup lors de la sortie. Ceci représente 4 fois moins que le groupe fondateur et en fonction du moment où elle (même si c’est trop souvent «il») a rejoint la startup, cela signifierait jusqu’à 20% à la création (en supposant que les fondateurs garderaient 80% et alloueraient le delta au PDG)
– Les PDG ne sont pas fondateurs dans environ 36% des cas, plus en biotechnologie (42%) et medtech (35%) que dans l’Internet (31%) et le Logiciel (25%), plus à Boston (48%) que dans la Silicon Valley (43%).
– Les vice-présidents et les dirigeants possèdent environ 1% et le directeur financier (CFO) environ 0,6% de la startup.
– Enfin, un administrateur indépendant reçoit environ 0,3% de l’equity à l’introduction en bourse. Si nous considérons à nouveau que les fondateurs sont dilués d’un facteur 8x de 100% à environ 12%, cela signifie qu’un directeur devrait avoir environ 2-3% s’il se joint au début.
– Dans le passé, les universités possédaient environ 10% de la startup lors de la création en échange d’une licence exclusive sur l’IP. Plus récemment, cela a été plutôt 5% non dilué jusqu’à un financement important (série A).

Stanford et les Startups

Stanford fait partie des deux meilleures universités avec le MIT pour la création de startups high-tech. Il n’y a aucun doute à pareille affirmation. Au cours des dix dernières années, j’ai étudié l’impact de cette université qui s’est développée au milieu de Silicon Valley. Après un livre et quelques articles de recherche, voici une sorte de travail de conclusion.

Il y a un peu moins de 10 ans, j’ai découvert Wellspring of Innovation, un site Web de l’Université de Stanford qui liste environ 6000 entreprises et fondateurs. J’ai utilisé cette liste en plus de données que j’avais obtenues de l’OTL, le bureau de transfert de technologie de Stanford ainsi que de certaines données personnelles que j’avais compilées au cours des années. Le rapport Startups and Stanford University, sous-titré « une analyse de l’activité entrepreneuriale de la communauté de Stanford sur 50 ans » est le résultat d’une recherche d’environ 10 ans. Bien sûr, je n’ai pas travaillé tous les jours sur le sujet, mais ce fut un travail patient qui m’a aidé à analyser plus de 5000 startups et entrepreneurs. Il n’y a presqu’aucune anecdote, mais beaucoup de tableaux et de figures. J’ai délibérément décidé de ne pas tirer beaucoup de conclusions car chaque lecteur préférera sans doute une partie à une autre. Les quelques personnes que j’ai contactées avant de le publier ici ont twitté avec des réactions différentes. Par exemple:

Katharine Ku, directrice de l’OTL a mentionné un autre rapport lorsque je lui ai mentionné le mien: Stanford’s Univenture Secret Sauce – Embracing Risk, Ambiguity and CollaborationLa recette secrète d’Univenture de Stanford: embrasser le risque, l’ambiguïté et la collaboration. Une autre illustration de la culture entrepreneuriale de cet endroit unique! Je dois remercier Madame Ku ici encore pour les données auxquelles j’ai pu accéder grâce à elle!

Ce document n’est pas vraiment une conclusion. Il reste encore beaucoup à étudier sur les startups high-tech autour de Stanford. Rien qu’avec ces données. Et plus encore avec des données récentes sans doute. Et je conclurai ici avec la dernière phrase du rapport: « Comment tout cela se développera-t-il à l’avenir est évidemment impossible à prédire. Par conséquent, une analyse revisitée de la situation dans une décennie devrait être très intéressante ».