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L’entrepreneuriat en action de Philippe Mustar – épisode 3

Voici l’épisode 3 de ma lecture de L’entrepreneuriat en action de Philippe Mustar après l’épisode 1 et l’épisode 2.

Je voudrais mentionner ce que je considère être une coïncidence incroyable dans la comparaison entre deux pages du livre de Mustar et d’une courte vidéo sur Google.


Larry Page y donne des conseils, dont:
Conseil 2: Il y a un avantage à être de vrais experts. L’expérience paye.
Conseil 3: Avoir un scepticisme sain contre l’impossible. Élargissez vos objectifs.

A propos du conseil 2: « Nous avons travaillé sur Google pendant de nombreuses années à Stanford avant de créer la société. C’était une très belle position et nous avons compris un type de toutes sortes d’aspects de la recherche [sur Internet]. Nous avons parlé à des sociétés [de moteurs] de recherche pendant de nombreuses années. Nous en savions vraiment beaucoup sur ce qui se passait. On peut le faire à moindre coût, non ? C’est juste notre travail, non ? On peut investir une année ou deux ou trois ans et vraiment apprendre quelque chose de très bien avant de commencer à avoir des centaines de personnes travaillant sur le problème. »

À propos du conseil 3: « Je suis allé à un séminaire de leadership une fois dans le Michigan, d’où je viens et ils avaient ce slogan « avoir un scepticisme sain contrel’impossible ». Ce que cela signifie, c’est que, vous élargissez vraiment des objectifs que vous n’êtes pas sûr de pouvoir atteindre, mais qui restent en quelque sorte raisonnables. Vous ne poursuivez pas non plus d’objectifs extravagants. En fait, une chose que je n’avais pas vraiment réalisée lorsque j’ai commencé Google, c’est qu’il est souvent plus facile d’avoir des objectifs agressifs. Maintenant, ce que cela signifie, c’est que souvent, les gens définissent des choses très spécifiques qu’ils veulent faire parce qu’ils pensent qu’elles seront plus faciles à réaliser. Que se passe-t-il si vous êtes plus spécifique, sur des marchés plus petits et ce genre de chose, eh bien vous obtenez également moins de ressources [pour les réaliser]. »

ce que je compare aux pages 120-21:

Pour répondre à ces multiples interrogations, le trio rencontre de nombreux acteurs : […] « C’était important aussi de parler très vite à des clients et à des experts du domaine ». […] L’équipe mène une veille concurrentielle pour comprendre le positionnement des trois grands producteurs, mais aussi celui des plus petits qui se partagent les 20 % restants du marché. « Je faisais tous les salons pour comprendre comment fonctionne le secteur, comment les prix sont fixés, quelles sont les innovations en cours ». L’objectif pour le trio est de différencier son offre le plus possible de celle de ses futurs concurrents.

Au cours de cette période, comme dans les années qui suivront, de nombreuses voix leur disent que ce qu’ils projettent de faire n’est pas possible, que si l’on pouvait […], les grandes entreprises qui dominent le marché l’auraient déjà fait, que le développement industriel des équipements est long et coûteux et que ces derniers sont soumis à un processus de certification tatillon que les matériaux composites qu’ils espèrent utiliser ne passeront jamais. Last but not least, comment des jeunes ingénieurs inexpérimentés et totalement ignorants du secteur pourraient réussir face aux géants du secteur, à leurs dizaines de milliers de salariés et à leurs armées d’ingénieurs aguerris.

Un dernier message des fondateurs de Expliseat également très intéressant : Contrairement aux manuels d’entrepreneuriat qui conseillent aux équipes de créateurs de très tôt se répartir les fonctions, chez Expliseat, pendant la première année du projet, les trois entrepreneurs jouent tous les rôles à la fois. « On fait tous tout ». Voilà la formule qu’ils aiment répéter alors.

L’entrepreneuriat en action de Philippe Mustar – épisode 2

L’entrepreneuriat en action de Philippe Mustar est un très bon livre, comme je l’avais supputé dans mon post précédent.

Je viens de finir la lecture de l’analyse de DNA Script que j’ai trouvée très convaincante. Plus de 70 pages qui décrivent une aventure qui se construit en avançant souvent en aveugle, et avec énormément d’incertitudes. On apprend en agissant bien souvent. Voici la page de conclusion qui vous donnera je l’espère envie de lire ce qui précède.

Dans les discussions que j’ai avec eux, les créateurs de DNA Script n’ont jamais donné le sentiment ou exprimé le fait qu’ils ont pris des risques. Sylvain ne perçoit le risque que comme un coût d’opportunité pour l’entrepreneur : « le coût du temps passé à travailler sur un projet qui peut ne pas marcher alors qu’on aurait pu consacrer ce temps à un autre emploi ou à un autre projet qui aurait mieux marché ». Thomas, lui, distingue deux types de risques. Le premier est lié la perception psychologique de l’échec notamment par l’entourage de l’entrepreneur, il existe toujours en France mais diminue. Ce type de risque n’a pas été très présent pour lui. Le second est le risque matériel.

« Normalement, si on fait bien les choses, le risque matériel du patrimoine de chaque individu est bien protégé – même si parfois des entrepreneurs font n’importe quoi. Le risque matériel pour des gens comme nous, c’était de devoir retrouver un emploi. Voilà tout ».

Ce qui n’aurait pas été difficile pour les trois ingénieurs.

Devenir entrepreneur, toujours pour Thomas, ce n’est pas tant prendre des risques que « sortir de sa zone de confort », et cela dans au moins trois domaines : la nécessité d’apprendre, les responsabilités à assumer et la quantité de travail à accomplir.

Tout d’abord, le primo-entrepreneur va devoir apprendre énormément de choses dans des domaines très variés. « Il faut avoir envie d’apprendre, sentir que sa journée est accomplie quand on se dit qu’on a vraiment appris des choses ».

Ensuite, il doit affronter de fortes responsabilités.

« Dans les grandes entreprises les cadres qui ont des postes importants restent très protégés par l’organisation ; certains ont fait perdre énormément d’argent à leur société sans réelles conséquences. À l’inverse, Sylvain, Xavier et moi, si la boîte va mal, nous sommes directement responsables de l’emploi des salariés de l’entreprise, tout comme de l’argent de nos investisseurs. Les uns et les autres nous ont fait confiance. Ça c’est une grosse responsabilité. L’entreprise est une personne morale, qui a un intérêt qui peut être différent de l’intérêt du dirigeant ou de celui de n’importe lequel des salariés. Nous avons la charge de cette personne morale parce que, aujourd’hui, sans nous, elle ne peut pas être autonome. Il faut constamment se demander : quel est le meilleur intérêt pour l’entreprise ? »

Enfin, l’entrepreneur doit sortir de sa zone de confort notamment sur la quantité de travail qu’il doit accomplir. « Il y a une quantité de travail monumentale, tout le temps, à chaque instant, sur des choses très différentes, c’est une charge mentale considérable. On dit que la réussite c’est 10% de talent et 90% de transpiration, c’est vrai ».

L’entrepreneuriat en action de Philippe Mustar

Le journal Le Monde vient de publier un article sur un livre récent de Philippe MustarL’entrepreunariat en action. Ou comment de jeunes ingénieurs créent des entreprises innovantes.

Les débuts sont très intéressants comme le montrent les extraits qui suivent: « Ces histoires soulignent que la création d’une entreprise innovante est un processus expérimental pour lequel personne ne sait à l’avance ni quels seront les résultats ou le point d’arrivée, ni même quelles connaissances et compétences sont nécessaires pour mener à bien cette expérimentation. À la différence de nombreux récits et « cas » de création d’entreprises, où ces tests et ces essais-erreurs sont oubliés, où l’on présente la maison terminée sans les échafaudages qui ont permis de la construire, la lectrice ou le lecteur sont ici invités à entrer dans ces expériences (avec non seulement leurs réussites mais aussi leurs impasses et leurs échecs), et dans la fabrication du contenu technique ou économique de ces innovations (contenus qui, on le verra, sont inextricablement liés). » [Page 11]

Et par ailleurs [Page 13] « [Le livre] n’apporte pas de recettes ou de liste de préconisations, il cherche plutôt à rendre intelligible des processus et des mécanismes, et par là même à les rendre plus facilement maîtrisables par ceux qui se préparent à créer une entreprise. »

Puis page 27, « À ceci près que je défends l’idée que la découverte ou la création d’opportunités, et l’exploitation de ces opportunités ne constituent pas deux moments séparés et se font dans un seul et même mouvement. » avec la note de bas de page suivante : « Dès 2004, Per Davidson dans son ouvrage Researching Entrepreneurship (New York, Springer) critique cette séparation et insiste sur l’imbrication des phases de découverte et d’exploitation. Il critiquera également âprement cette notion d’opportunité. Une autre critique importante s’attaque à la préexistence d’opportunités qui seraient découvertes par les entrepreneurs, Sharon Alvarez et Jay Barney défendent l’idée que les opportunités sont construites par les entrepreneurs et qu’elles n’existent pas indépendamment d’eux. Pour cette perspective constructiviste les opportunités ne peuvent pas exister en dehors de l’imagination de l’entrepreneur de son futur monde. Alvarez S. A. et Barney J. B., 2007, “Discovery and Creation: Alternative Theories of Entrepreneurial Action”, Strategic Entrepreneurship Journal, 1: 11-26. »

La première partie est consacrée à une startup biotech cherchant à produire un ADN de synthèse, DNA Script. J’y ai trouvé des témoignages convaincants quant à la complexité de situations. Par exemple:


« Oui, c’est une bien meilleure idée de faire des pelles plutôt que d’essayer de creuser. Il vaut mieux vendre des pelles que d’être chercheur d’or parce que la probabilité que tu trouves un filon est extrêmement faible. Alors que tu es sûr de vendre des pelles à tous ceux qui cherchent un filon. Oui, faisons un outil qui va permettre à tous les chercheurs d’or de creuser plus vite, plus profond et de trouver plus facilement » (Sylvain). [Page 45] Voici un premier choix cornélien qui impactera la création de valeur finale et dont la décision n’est pas aussi simple que le disent les entrepreneurs…


« Je rencontre beaucoup d’entrepreneurs qui ne voient que ces aspects : qui va être le CEO, comment on va se répartir les parts… tout cela en réalité c’est accessoire, comme le logo ou le nom de la boîte. Ce qu’il faut avant tout c’est le concept et la motivation, il faut se mettre d’accord sur un projet de vie professionnelle ensemble : est-ce vraiment ce qu’on a envie de faire ? Pourquoi ? Quelles sont nos motivations ? Quel est l’engagement de chacun dans le projet ? Et c’est seulement après qu’on voit les détails, les pourcentages, les trucs divers. Il est important de très bien faire cela, d’avoir un processus même pour le faire ». [Page 47] Autres sujets critiques, sur ce qui est essentiel et accessoire car un entrepreneur ne peut pas tout faire d’un coup.

Passionnant et à suivre !

Idées de génies par Etienne Klein et Gautier Depambour

Je parle parfois de sciences et de mathématique(s) sur ce blog. En voici un nouvel exemple. Je viens de découvrir une petite merveille de vulgarisation scientifique, à la fois simple, lumineuse et exigeante. Idées de génies, sous-titré 33 textes qui ont bousculé la physique, par Etienne Klein et Gautier Depambour.

Etienne Klein est par ailleurs le producteur sur France Culture de l’excellente Conversation Scientifique. J’y avais fait déjà référence à propos d’une émission sur Alexandre Grothendieck et une autre avec Gérard Berry.

A travers de brefs textes, les auteurs nous font découvrir de véritables idées de génie comme par exemple celle de Galilée qui explique et prouve pourquoi un ou même deux kilos de plomb ne tomberont pas plus vite qu’un kilo de plumes.

« Dans la chute libre et naturelle, la plus petite pierre ne pèse pas sur la plus grande. »
Lorsqu’on place une grande pierre sur une balance, non seulement elle pèsera davantage si on lui superpose une autre pierre, mais l’ajour d’une mèche d’étoupe augmentera son poids des 6 ou 10 onces que pèsera celle-ci ; mais si vous laissez librement d’une certaine hauteur la pierre et la mèche attachées ensemble, est-ce que vous croyez que dans le mouvement la mèche pèsera sur la pierre, de sorte qu’elle devrait accélérer son mouvement, ou bien croyez-vous que la mèche ralentira la pierre, en la soutenant en partie ? Nous sentons peser un poids sur nos épaules lorsque nous voulons nous opposer à son mouvement ; mais si nous chutions à la vitesse à laquelle ce poids chuterait naturellement, comment voulez-vous qu’il s’appuie et pèse sur nous ? Ne voyez-vous pas que cela reviendrait à vouloir blesser à la lance quelqu’un qui court devant vous à uen vitesse égale ou supérieure à celle à laquelle vous le poursuivez ? Concluez, par conséquent, que dans la chute libre et naturelle la plus petite pierre ne pèse pas sur la plus grande, et donc n’accroit pas son poids comme elle le fait au repos.

Galilée, Discorsi e Dimostrazioni matematiche intorno a due scienze attenenti alla mecanica ed i movimenti locali, 1638.

Lumineux, non ? Cela me rappelle aussi l’inspiration d’Einstein pour sa théorie de la relativité bien que je n’ai pas encore lu les passages relatifs à cet autre génie. Tous les chapitres que j’ai lus sont de la même veine… A lire absolument !

Le Mom Test de Rob Fitzpatrick

Le « Mom Test » est un livre bienvenu pour tout élève de Steve Blank et de son modèle du « Customer Development » : valider des hypothèses pour lancer sa startup en explorant l’existence de clients et d’un marché, certes. Mais comment concrètement aborder cette phase délicate quand on n’est pas un spécialiste ?

L’auteur Rob Fitzpatrick dit avoir fait face de multiples fois à cette situation et donne d’excellents conseils notamment sur la manière de mener les premiers entretiens et d’en tirer des informations pertinentes. C’est, je crois, la qualité principale et assez rare finalement de ce livre. A lire absolument quand on se sent démuni sur le sujet et plus encore si on ne croit pas avoir besoin de conseils !

C’est un petit livre de 122 pages dont je conseille vraiment la lecture. En voici quelques extraits (de la version anglaise, rapidement traduite) en espérant vous convaincre :

Chaque question que nous posons comporte la possibilité très réelle de biaiser la personne à qui nous parlons et de rendre tout l’exercice inutile (page 3)

Et j’ajoute une affirmation forte de Steve Blank : Parler aux clients est difficile.

La mesure de l’utilité d’une première conversation client est de savoir si elle nous donne des faits concrets sur la vie et la vision du monde de nos clients. (Page 12)

Le Mom Test :
1. Parlez de leur vie plutôt que de votre idée
2. Renseignez-vous sur des spécificités du passé plutôt que sur des génériques ou des opinions sur l’avenir
3. Parlez moins et écoutez plus
(Page 13)

Blank parle d’une journée dans la vie de votre client. Vous devez comprendre les actions et les interactions, qui fait, qui décide, qui paie.

Voici une liste selon l’auteur de bonnes et mauvaises questions :
« Pensez-vous que c’est une bonne idée ? »
« Achèteriez-vous un produit qui a fait X ? »
« Combien paieriez-vous pour X ? »
« Que ferait le produit de vos rêves ? »
« Pourquoi vous dérangez-vous ? »
« Quelles sont les implications de cela ? »
« Parlez-moi de la dernière fois que cela s’est produit. »
« Parlez-moi de votre flux de travail. »
« Qu’avez-vous essayé d’autre ? »
« Payeriez-vous X pour un produit qui a fait Y ? »
« Comment gérez-vous cela maintenant ? »
« D’où vient l’argent ? »
« À qui d’autre devrais-je parler ? »
« Y a-t-il autre chose que j’aurais dû demander ? »

à la page 15 et l’auteur vous laisse réfléchir à leur pertinence avant de donner son point de vue dans la suite.

Ce que vous devriez avoir à l’esprit est donné à la page 22 : « Ils possèdent le problème, vous possédez la solution. » Et c’est tellement vrai, comme l’ont mentionné Henry Ford ou Steve Jobs, que les clients ne savent pas ce qu’ils veulent !

Donc (page 49), lors de l’interview, « Commencez large et ne zoomez pas avant d’avoir trouvé un signal, à la fois avec l’ensemble de votre entreprise et à chaque conversation. »

Comment commencer ?

Dans son livre sur le développement de la clientèle, Les 4 étapes vers l’ épiphanie, Steve Blank résout ce problème en recommandant 3 réunions distinctes :
la première sur le client et son problème ;
la seconde sur votre solution ;
et la troisième pour vendre un produit.
En séparant les réunions, vous évitez le zoom prématuré et les biais de vos idées. Dans la pratique, cependant, je trouve à la fois difficile et inefficace de les mettre en place. Le coût en temps d’une réunion d’une heure est de plus de 4 heures une fois que vous avez pris en compte la danse du calendrier, les déplacements et la révision.

Si la solution n’est pas une série de 3 réunions, qu’est-ce que c’est ? Vous avez peut-être remarqué une tendance dans les exemples de conversation que nous avons vus jusqu’à présent : rester décontracté. (Page 56)

Règle de base : apprendre à propos d’un client et de ses problèmes fonctionne mieux lors d’une discussion rapide et informelle qu’une longue réunion formelle.

Avancer

Ensuite, vous devez délivrer (page 62): « Lorsque vous ne parvenez pas à avancer, vous vous retrouvez avec des prospects zombies: des clients potentiels (ou des investisseurs) qui continuent à dire des choses positives, mais qui ne semblent jamais signer un chèque. »

Règle de base : des « clients » qui restent sympathiques mais qui ne vont jamais acheter sont une source particulièrement dangereuse de signaux mixtes.

Idéalement, vous devriez trouver un champion en tant que premier client. Page 73: « Steve Blank les appelle les earlyvangelists (les premiers évangélistes). Dans le monde des logiciels d’entreprise, ce sont les personnes qui :
• Ont un problème
• Savent qu’elles ont un problème
• Ont le budget pour résoudre le problème
• Ont déjà concocté leur propre solution de fortune »

Bien sûr, pour poser des questions, vous devez organiser des conversations. C’est le sujet du chapitre 6…

Un court extrait : « Le format cadre que j’aime comporte 5 éléments clés.
1. Vous êtes un entrepreneur essayant de résoudre l’horrible problème X, expliquant votre merveilleuse vision Y, ou de corriger l’industrie stagnante Z. Ne parlez pas de votre idée.
2. Définissez les attentes en mentionnant à quel stade vous en êtes et, si c’est vrai, que vous n’avez rien à vendre.
3. Montrez vos faiblesses et donnez-leur une chance d’aider en mentionnant votre problème spécifique pour lequel vous cherchez des réponses. Cela permettra de clarifier que vous n’êtes pas une perte de temps.
4. Mettez-les sur un piédestal en montrant à quel point ils peuvent, en particulier, aider.
5. Demandez de l’aide. »

Règle de base : continuez à avoir des conversations jusqu’à ce que vous n’appreniez plus de choses nouvelles.

Ensuite, vous devrez vous concentrer en effectuant une segmentation et un découpage des clients. Ceci est le chapitre 7.

Règle de base : les bons segments de clientèle sont une paire qui-où. Si vous ne savez pas où trouver vos clients, continuez à découper votre segment en plus petits morceaux jusqu’à ce que vous le fassiez.

Le process

Évitez de créer (ou d’être) le goulot d’étranglement. Pour ce faire, le client et l’apprentissage doivent être partagés avec toute l’équipe fondatrice, rapidement et fidèlement.

Cela repose sur de bonnes notes et un peu de travail avant et après la réunion. Tous les membres de l’équipe qui prennent des décisions importantes (y compris des décisions techniques) doivent assister à au moins certaines des réunions.

Les techniciens n’ont pas besoin d’aller à toutes les réunions, mais vous en apprendrez tous énormément en écoutant de temps à autre les réactions des clients. Vous pourrez également vous entraider à détecter et à corriger vos erreurs et préjugés de conversation. (Page 99)

Le nombre de participants côté startup ? 2 est idéal, 1 ne suffit pas pour prendre des notes et éviter les biais, plus c’est compliqué.

Conclusion

Je pose toujours des questions stupides tout le temps. Vous aussi. Ne vous en faites pas. En fait, hier encore, j’ai foiré une réunion particulièrement importante en passant en mode pitch (c’était hier au moment de [ma] rédaction… j’espère plus au moment de [votre] lecture). (Page 112)

avec une belle citation finale: « Avoir un processus est précieux, mais ne restez pas coincé. Parfois, vous pouvez simplement décrocher le téléphone et défaire le nœud. » (Page 113)

PS: je trouve en définitive ce livre plus intéressant que Lean Startup de Eric Ries et voici la raison de mon scepticisme.

PS2: merci à Laurent et Monica pour m’avoir conseillé la lecture de ce petit bijou !

L’année de la pandémie – leadership et courage selon The New Yorker


J’ai régulièrement évoqué ici des articles du grand magazine The New Yorker même s’ils ne sont pas directement liés au domaine des startup ou de l’innovation. Le New Yorker publie des analyses longues et approfondies qui nécessitent souvent au moins 30 minutes d’attention. Récemment, il a publié un article de 40 pages nécessitant des heures … il s’agit de Covid et des États-Unis: The Plague Year – The mistakes and the struggles behind America’s coronavirus tragedy (l’année de la peste – les erreurs et les luttes derrière la tragédie américaine du coronavirus) écrit par Lawrence Wright, publié en ligne le 28 décembre 2020 et sur papier dans le numéro double du 4-11 janvier.


Image de Tyler Comrie

La raison pour laquelle j’ai décidé hier de bloguer à ce sujet est une courte section proche de la fin: l’expérience de Pottinger à la Maison-Blanche lui a fait prendre pleinement conscience de ce qu’il appelle « l’art en déclin du leadership ». Ce n’est pas un échec d’une partie ou d’une autre ; il s’agit davantage d’un déclin générationnel de bon jugement. « Les élites pensent que tout est question d’expertise », déclare-t-il. Il est important d’avoir des experts, mais ils n’ont pas toujours raison: ils peuvent être « gênés par leurs propres orthodoxies, leur propre ego, leur propre approche étroite du monde ». Pottinger a poursuivi: « Vous avez besoin de dirigeants larges d’esprit qui savent comment tenir les gens responsables, qui savent déléguer, qui connaissent une bonne chaîne de commandement et qui savent comment porter des jugements difficiles. »

Vous devriez essayer de le lire, c’est vraiment fascinant, mais cette courte section m’a rappelé la philosophe française Cynthia Fleury et son livre « La fin du courage ». Vous voudrez peut-être par exemple lire Faits, vérité, courage… ou To be Brave is sometimes to Endure, sometimes to Break up que je trouve assez proche de ce qui est écrit ci-dessus.

Apple et ses premiers investisseurs : hilarant !

Ce matin, je participais à un atelier sur les startups et une question s’est posée sur les relations avec les investisseurs que les entrepreneurs tentent d’attirer et de faire investir dans leur entreprise. Je leur ai dit que cela pouvait être frustrant pour de nombreuses raisons, souvent parce que les VC ne disent jamais non mais refusent trop souvent d’investir aussi. La meilleure illustration vient de Something Ventured, un film documentaire que je ne cesse de célébrer. Le cas Apple est presque hilarant. Vous trouvez l’extrait vers la minute 51 dans la vidéo:

et voici l’extrait: [Narrateur] En 1976, l’ordinateur était sur le point de devenir personnel. […] Pour les capital-risqueurs, cela représentait l’opportunité d’une vie.

[Rires de Perkins] Nous avons refusé Apple Computer. Nous ne l’’avons pas – Nous ne l’avons même pas refusé. Nous n’avons pas accepté de rencontrer Jobs et Wozniak.

[Reid Dennis] Oh, cela aurait été un investissement fabuleux si nous l’avions fait, mais nous ne l’avons pas fait. Nous avons dit : « Oh, non, nous ne sommes pas vraiment dans ce domaine. »

[Pitch Johnson] « Comment pouvez-vous utiliser un ordinateur à la maison ? Vous allez y mettre des recettes ? »

[Bill Draper] J’ai envoyé mon partenaire voir Apple. Il est revenu et il a dit « Ce type m’a fait attendre une heure, et il est très arrogant. » Et, bien sûr, c’était Steve Jobs! J’ai dit : « Eh bien, laissons tomber. » Ce fut une grosse erreur.

[Narrateur] En 1976, les seules personnes qui croyaient en l’ordinateur personnel … étaient les geeks et les nerds qui se réunissaient dans les Homebrew Computer Clubs.

[Bushnell, fondateur et PDG d’Atari] Ils avaient besoin d’un investissement, et, euh, ils m’ont offert un tiers d’Apple Computer pour 50 000 $ … et j’ai dit : « Bon sang, je ne pense pas. » J’aurais pu posséder un tiers d’Apple Computer pour 50’000 $. [Soupirs] Une grosse erreur. Mais j’ai dit : « Appelle Don Valentine ».

[Valentine] Nous avons donc eu notre réunion. Je suis allé chez Steve. Et nous avons discuté, et j’étais convaincu que c’était un grand marché … juste un début embryonnaire. Steve avait son look Fu Manchu, et sa question pour moi – « Dites-moi ce que je dois faire pour que vous me financiez. » J’ai dit : « Nous devons avoir quelqu’un dans l’entreprise … qui a un certain sens de la gestion, du marketing et des canaux de distribution. » Il a dit : « Très bien. Envoyez-moi trois personnes. » Je lui ai envoyé trois candidats. Un qu’il n’aimait pas. Un ne l’aimait pas. Et le troisième était Mike Markkula. Mike Markkula a travaillé pour moi chez Fairchild avant de rejoindre Intel.

[Markkula] J’ai dit : « D’accord. » Parce que c’est ce que je faisais le lundi. J’étais à la retraite. [Rires] Je pense que j’avais 32 ans lorsque j’ai pris ma retraite d’Intel. Mais un jour par semaine, j’aidais les gens à créer des entreprises et à rédiger des plans d’affaires. Je le faisais gratuitement, juste pour l’interaction avec des gens brillants … Alors je suis allé parler aux garçons. [Rires] Les deux ne faisaient pas bonne impression sur les gens. Ils étaient barbus. Ils ne sentaient pas bon. Ils s’habillaient bizarrement. Jeunes, naïfs. Mais Woz avait conçu un ordinateur vraiment merveilleux, merveilleux. […] Et j’en suis venu à la conclusion que nous pourrions créer une entreprise du Fortune 500 en moins de cinq ans. J’ai dit que je mettrais l’argent nécessaire.

[Narrateur] Mike Markkula est sorti de sa retraite, devenant président et C.E.O. d’Apple. Et le premier appel qu’il a passé était à Arthur Rock. Arthur aurait manqué Apple s’il n’y avait pas eu Mike Markkula.

[Rock] Jobs et Wozniak sont venus me voir, et ils étaient très peu attrayants. Bouc, cheveux longs [Marmonnant] Markkula a dit: « Eh bien, avant de vous décider, il y a une conférence sur les ordinateurs. Vous devriez y aller et voir ce qui se passe. » Et il l’a fait. Il pensait que quelque chose se passait. Il ne savait pas trop quoi. Et il y avait ce stand avec tout le monde autour. Je ne pouvais même pas y accéder. Et c’était le stand Apple.
Ensuite, j’ai reçu un appel de Don Valentine. [Rires] « Je veux mettre de l’argent dans cette entreprise » J’ai dit: « D’accord, tu dois faire partie du conseil alors. »
Vous savez, dans le secteur du capital-risque, si vous regardez 200 transactions, et vous pouvez en faire 10, et vous pensez qu’elles sont toutes excellentes, et si l’une d’entre elles est excellente, alors vous êtes au Hall of Fame.

Voici un article de mon blog sur le film datant de 2012 : https://www.startup-book.com/fr/2012/02/08/something-ventured-un-film-passionnant/.

Enfin, ceci mérite d’être rapproché d’un autre post récent : Le défi de trouver des startup prometteuses.

The Microchip Revolution (annexe) – Intersil

Comme je l’avais mentionné dans mon post précédent, je désespérais de trouver une information précise sur Intersil qui me permettrait d’illustrer son actionnariat lors de l’entrée en bourse.

Vous pouvez passer cette narration très anecdotique qui est sans doute avant tout une archive pour moi, mais qui montre aussi qu’il faut toujours persévérer. Sachez que chaque pays a un registre des entreprises, plus ou moins riche en information, parfois payante, parfois gratuite. Aux USA, la Security and Exchange Commission (SEC – www.sec.gov) donne accès à tous les documents sur les entreprises publiques (c’est-à-dire cotées en bourse). Par opposition, les entreprises privées (non cotées en bourse) ne sont pas obligées de publier la moindre information, notamment financière. (Et j’ajoute que le Private Equity – dont fait partie le capital risque – ne finance que des entreprises privées, i. e. non cotées).

La SEC fournit un service – EDGAR – gratuit pour tous les documents publiés jusqu’au milieu des années 90, 1996 pour être précis, je crois. La SEC vendait les documents antérieurs à 1996 pour environ $40-60 puis a confié quelques années plus tard le service à Thomson Reuters (puis Refinitiv) – privatisation des « services publics » et le prix est monté à $80 puis $120-140 par document…

Le 4 octobre j’ai contacté Thomson Reuters en leur demandant les prospectus d’IPO d’IDT, Lam Research et Intersil.

Si j’ai obtenu les informations sur les deux premiers quasi- immédiatement, je n’ai obtenu que le 7 octobre par contre pour Intersil une question pour réponse qui me demandait de choisir un document dans le tableau suivant :

La question était déstabilisante car Intersil n’est pas Harris et je voulais un document en date de 1972. Il ne devait pas exister de documents antérieurs. Intersil a été fondée en 1967, est entrée en bourse en 1972 puis a été rachetée selon certaines sources en 1981 par General Electric (GE) et en 1988 par Harris (voilà!) qui a combiné Intersil avec des unités de RCA et de GE. En 1999, Harris fit d’Intersil une spin-off qui fut à nouveau mise en bourse en 2000… En 2017, l’entreprise japonaise Renesas a racheté Intersil.

En expliquant à la SEC cette situation, une seconde recherche les a conduit à me proposer ces documents :

L’achat de 2 documents à ce prix m’a fait hésiter. J’avais donc besoin de plus d’informations. J’ai contacté des individus:
– Christophe Lecuyer, auteur de Making Silicon Valley, Innovation and the Growth of High Tech, 1930-1970
– David Fullagar, anciennement chez Intersil,
– Michelle Lowry de l’Université Drexel,
– Josh Lerner et Paul Gompers de l’Université Harvard,
– Jay Ritter de l’Université de Floride,
ainsi que les institutions:
– Le Computer History Museum de San Jose, Californie
– Les bibliothèques de l’Université de Stanford, de l’Université de Harvard
– Le service WRDS de Wharton (Wharton Research Data Services), l’école de commerce de l’université de Pennsylvanie.

La plupart ont répondu même s’ils n’avaient aucune information. C’est la culture américaine: les gens essaient d’aider, souvent en donnant de nouveaux noms ou pistes. Je dois en particulier remercier Jay Ritter qui a répondu immédiatement: « Mes archives indiquent que l’action d’Intersil a été cotée le 20 janvier 1972 à $14 l’action. La première clôture du marché semble avoir été de $12. Mais j’ai moins d’informations sur cette société que la plupart des introductions en bourse de 1972. » puis plus tard « Dans un autre fichier, j’ai découvert que le symbole ISIL, coté sur le Nasdaq, pouvait être une spin-off de General Electric, mais qu’elle était financé par du capital-risque avec Diebold Venture Capital Corp., RCA Corp., Sutter Hill Ventures, Bessemer Venture Partners, Mayfield II, Citicorp Venture Capital et Small Business Enterprises (Bank America) en tant qu’investisseurs, Bache était le principal souscripteur et a vendu 360 000 actions à 14 dollars par action (352 000 nouvellement émises, dont 8 000 par des actionnaires vendeurs). »

Fait intéressant, il existe des informations mélangeant 2 introductions en bourse différentes pour ne pas dire 2 entreprises différentes. Mais j’avais ma date ! Le 20 janvier 1972.

Le 11 octobre, j’ai pu recontacter Refinitiv et mon contact a répondu « Veuillez prévoir au moins 2 à 3 heures pour le processus ». Le lendemain, « ils doivent scanner la microfiche pour le document d’Intersil. [Mais] il semble qu’ils ont du mal à le trouver. » Et le lendemain, je l’avais enfin, ce qui a rendu possible la table suivante:

Souvenez-vous que Bauer et Wilder ont dédié leur livre à Jean Hoerni: « Ce livre est dédié à Jean Hoerni, l’inventeur du processus planaire; sans lequel rien de tout cela n’aurait été possible. » Hoerni est devenu un entrepreneur et détenait environ un quart d’Intersil IPO . C’est rare et énorme pour un fondateur. Vous ne connaissez sans doute pas les investisseurs, c’était les années 60. Mais Arthur Rock est une légende (un investisseur dans Intel, Apple – voir mon prochain article!) Et Fred Adler est également célèbre, bien que dans une moindre mesure. C’était le début des startups et du capital-risque, mais fondamentalement, tout fut inventé à cette époque et les règles sont à peu près les mêmes aujourd’hui.

The Microchip Revolution (dernier épisode)

Je viens de finir la lecture de The Microchip Revolution auquel j’ai déjà consacré 3 artciles ici, et . C’est une belle illustration de ce que la Silicon Valley a apporté au monde. La révolution a commencé avec les huit traîtres qui ressemblaient à cela a quand ils étaient jeunes

puis à cela quelques années plus tard (extrait du New York Times Julius Blank, Who Built First Chip Maker, Dies at 86)

Les fondateurs de Fairchild Semiconductor en 1988. Victor Grinich (à gauche), Jay Last, Jean Hoerni, Julius Blank, Eugene Kleiner, Sheldon Roberts, Robert N. Noyce (assis, à gauche) and Gordon E. Moore. Crédit: Terrence McCarthy

Je ne pouvais pas terminer cette histoire sans quelques tables de capitalisation, celles des entreprises mentionnées ici, que j’ai pu construire: Intel, AMD, Cypress, IDT, Lam Research. J’ai désespérément cherché des données sur Intersil, mais ni la SEC ni Thomson Reuters n’ont pu m’aider. Le pourrez-vous?




et en postcript en date du 13 octobre 2020, Micron Technology, qui avait eu une liste inhabituelle d’investisseurs locaux de l’Idaho sous forle de prêts convertibles pour éviter une trop grande dilution des fondateurs:

The Microchip Revolution (épisode 3) : la maturité

Vous trouverez l’épisode 1 ici et l’épisode 2 . Si les années 60 correspondent aux premiers jours des semiconducteurs qui se sont terminés avec la crise pétrolière en 73, la maturité est venue dans les années 80 avec une seconde crise venue de la concurrence japonaise.

Il y avait encore beaucoup d’incertitude comme le montrent les auteurs dans les chapitres consacrés à Cypress, IDT, Micron. Par exemple :

Un autre exemple de l’incertitude au sujet de quelle technologie était supérieure pour les produits de mémoire à l’époque est celui de 1986, lorsque j’étais fondateur d’une start-up de semi-conducteurs avec un plan d’affaires basé sur la fabrication de produits RAM bipolaires. C’était Synergy Semiconductor. Nous avons été financés par deux sociétés de capital-risque de premier plan de Sand Hill Road, Sequoia Capital et Mayfield Funds. Même ces partenaires VC prétendument intelligents ne pouvaient pas prédire la supériorité de la technologie MOS dans le secteur des puces mémoire. Rodgers et Cypress ont fait le bon pari sur CMOS. Il est également intéressant de noter que Sequoia Capital avait investi dans Synergy avec la technologie bipolaire et Cypress avec la technologie CMOS, couvrant ainsi leurs paris. (Synergy n’est jamais devenu public, a lutté pendant 10 ans et a finalement été racheté par Micrel.)

Intel ne pensait pas avoir besoin de CMOS pour ses produits de mémoire ou de processeur pendant des années. Ils savaient que CMOS était un processus plus complexe, et donc plus coûteux, et ils ne faisaient pas encore face aux limitations de haute puissance de leur processus. Intel n’est passé au CMOS pour les produits de mémoire qu’en 1986. [Page 260]

L’entrepreneuriat est la capacité de faire face à ces incertitudes et aussi d’agir en prenant des risques :

Je savais déjà que [Rodgers] était un gars spécial, très intelligent, en grande forme, qui courait tous les jours et probablement un preneur de risque, mais là c’était fou [plonger dans un endroit dangereux à Hawaï]. Et si le moment était mal choisi et qu’il était aspiré dans le tube ? Comment vais-je obtenir de l’aide, c’est une marche de 15 minutes sur la lave. Mais il l’a fait. Et puis il a sauté. Et il l’a fait deux fois ! Cet événement définit Rodgers. Il est sûr de lui, voire égoïste, mais capable de soutenir ses décisions par des actions et prêt à prendre des risques même si les paramètres ne sont pas totalement connus. Peu de temps après l’escapade de saut de lave, il a quitté AMD et a lancé Cypress Semiconductors. [Page 252]

Alors qu’il était encore chez AMD, [Rodgers] a reçu un appel d’un capital-risqueur qui vérifiait les références d’un dirigeant et d’un inventeur de Fairchild et qui essayait également de lever des fonds pour démarrer une nouvelle entreprise. Cela a fait réfléchir Rodgers : « Si ce type peut lever des fonds et lancer une nouvelle entreprise, pourquoi ne puis-je pas le faire? » Et il a commencé à explorer la possibilité de faire exactement cela. [Page 253]

Cela me rappelle l’une de mes citations préférées sur l’entrepreneuriat, de Tom Perkins, le célèbre P du KPCB (Kleiner, Perkins, Caufield & Byers) : La différence est une question de psychologie: tout le monde dans la Silicon Valley connaît quelqu’un qui réussit très bien dans les petites entreprises de haute technologie, les start-ups; alors ils se disent: « Je suis plus intelligent que Joe. S’il a pu gagner des millions, je peux gagner un milliard ». Alors ils le font et ils pensent qu’ils réussiront et en pensant qu’ils peuvent réussir, ils ont une bonne chance de réussir. Cette psychologie n’existe pas tellement ailleurs.