Je lisais Dogfight: How Apple and Google Went to War and Started a Revolution dans les transports en commun, ce matin, lorsque j’ai pris une courte pause et regardé les deux jeunes gens en face de moi. Ils utilisaient tous deux leur iPhone et j’ai pensé à cette révolution qui a eu lieu en moins de 10 ans. Peu ou pas de livres numériques aux alentours, plus du tout de journaux et quelques vieux comme moi lisant encore des livres. Mais la plupart utilisaient leur smartphone…
Dogfight décrit les coulisses du théâtre d’une bataille de géants (je ne suis pas sûr que ce soit une guerre) entre l’Android de Google et l’iPhone d’Apple. Pas besoin de donner un résumé de ce livre, mais quelques anecdotes. Par exemple Fred Vogelstein écrit (page 13): « Une chose à laquelle je ne m’attendais pas quand je me suis lancé dans ce projet est à quel point il est difficile de concevoir et de produire ce que Steve Jobs aimait tirer négligemment de sa poche sur scène. Que vous soyez un ingénieur d’Apple, un ingénieur de Google, ou n’importe quel ingénieur, développer les produits qui changent le monde n’est pas seulement un travail. C’est une quête. Non seulement elle fatigue ses participants comme peut le faire tout travail intense, mais elle les laisse mentalement et physiquement épuisés – et même traumatisés – à la fin. Une partie de l’attraction de Jobs en tant que leader et célébrité était qu’il cachait tout cela avec succès de la vue du public. Il a fait croire que l’innovation est simple et aisée. […] Avant qu’il y ait les smartphones et les tablettes que nous achetons maintenant et considérons comme acquis, il y eut des cris, des hurlements, des coups bas, du découragement, de la panique et de la peur pour que ces projets aboutissent. »
Vogelstein montre également la (basse) politique et les luttes internes telles que celle entre Tony Fadell et Scott Forstall.
Sur les épaules des géants …
La politique existe également chez Google et il y avait la même tension entre l’équipe dirigée iPhone par Vic Gundotra et l’équipe Android dirigé par Andy Rubin . La lutte atteignit les plus hauts sommets de Apple et Google , entre JOvs et le triumvirat Schmidt, Page & Brin.
Andy Rubin , responsable d’Android, Vic Gundotra, responsable du social, Sundar Pichai, chef de Chrome en 2011.
Il semble que Google fut embarrassés par l’attitude de Jobs (page 102): « Ils croient qu’il y a très peu de premières dans la Silicon Valley – que toutes les innovations sont construites sur les épaules des autres […] Un élément de preuve utilisé par les Googlers pour faire valoir leur point de vue lors de leurs négociations avec Jobs était une vidéo de 1992 de James Gosling, un célèbre ingénieur de Sun Microsystems et inventeur du langage de programmation Java, montrant le STAR7. Cet appareil de poche assez rudimentaire avait une radio de 200KB, un écran LCD couleur de quatre pouces et les haut-parleurs d’une Game Boy Nintendo. Avant que quiconque à l’exception des cadres les plus riches aient eu un téléphone mobile ou vu un ordinateur de poche comme le Newton, Gosling avait brandi une machine non seulement avec un écran tactile, mais avec un défilement à inertie. Plus vous appuyiez sur l’écran, plus les informations défilaient rapidement ».
… Jobs et Dieu
La plupart des gens de la Silicon Valley étaient (et sont encore) fascinés par Jobs. Vic Gundotra appartient à ce groupe (page 98): « Un dimanche matin, le 6 Janvier 2008, je participai à un service religieux quand mon téléphone portable vibra. Le plus discrètement possible, je vérifiai mon téléphone et je lus « Appel inconnu ». Je choisis de l’ignorer. Après le service, alors que je marchais vers ma voiture avec ma famille, j’appelai ma messagerie. L’appel venait de Steve Jobs. « Vic, peux-tu m’appeler à la maison? J’ai quelque chose d’urgent à discuter ». Avant même d’arriver à ma voiture, je rappelai Steve Jobs. J’étais responsable de toutes les applications mobiles de Google, et dans ce rôle, j’ai eu des relations régulières avec Steve. C’était un des avantages de l’emploi. « Hey Steve – c’est Vic », lui dis-je. « Je suis désolé, je n’ai pas répondu à votre appel plus tôt. J’étais à l’office religieux, et l’identification de l’appelant marquait « inconnu », et je n’ai pas réagi ». Steve rit. » Vic, à moins que l’identification de l’appelant te dise « Dieu », il ne faut jamais répondre pendant l’office ». J’ai ri nerveusement. Après tout, s’il était d’usage que Steve appelle dans la semaine quand il était contrarié par quelque chose, il était inhabituel pour lui de m’appeler le dimanche et me demander de rappeler chez lui. Je me demandais ce qui était si important? « Donc, Vic , nous avons un problème urgent, que je dois résoudre immédiatement. J’ai déjà nommé quelqu’un de mon équipe pour vous aider, et j’espère que vous pouvez résoudre ce problème demain », a déclaré Steve. « J’ai regardé le logo Google sur l’iPhone et je ne suis pas heureux de l’icône. Le second O dans Google n’a pas le bon gradient de jaune. Ce n’est tout simplement pas bon et Greg va réparer tout cela demain. Est-ce que vous êtes d’accord? » Bien sûr que j’étais d’accord!. Quelques minutes plus tard, ce dimanche-là, je reçus un courriel de Steve avec le sujet « Ambulance Icône ». Le courriel me dirigeait vers Greg Christie pour réparer l’icône. Depuis que j’ai 11 ans et que je suis tombé amoureux d’un Apple II, j’ai des dizaines d’histoires à raconter sur les produits Apple. Ils ont été une partie de ma vie depuis des décennies. Même en travaillant pendant 15 ans pour Bill Gates chez Microsoft, j’avais gardé une énorme admiration pour Steve et ce que Apple avait produit. En définitive, quand je pense au leadership, à la passion et à l’attention au détail, je repense à l’appel que j’ai reçu de Steve Jobs un dimanche matin de Janvier. C’était une leçon que je n’oublierai jamais. Les PDG devraient se soucier des détails. Même des nuances de jaune. Un dimanche. A l’un des plus grands dirigeants que j’ai jamais rencontré, mes prières et mes espoirs sont avec vous Steve ».
Plus à venir peut-être quand j’aurai fini de lire ce combat de chien …